Abatée
Arraché le rouge
Au bord de l'ennui
Aujourd'hui c'est demain
BLUME ROUGE ANNA
Contre le silence
Corps sonore
De la rue de l'Enfer à la rue Courbet
Décrocher le mort
Doux sourire
En 3-25 elle fait une tonne
Genoux bandés
It' raining on NY
Illusion
Je suis ce que je cherche
Je vois ce que je peux faire
La juste lumière
Le jardin sauvage
La lecture ne tue pas ?L'absence de lecture peut tuer ?
La musique cœur
La première et dernière fois
La répétition
La voix de Jimmy Mohamed Jimmy
Le presque rien de Luc Ferrary
Le baiser
Le banquier anarchiste
Le noir vous happe
Le plancher de Jeannot
Le salon des poissons
Le visage de Louise Brooks
Les yeux sans lettres
L'homme qui vous souhaite bon voyage
L'imprévu comme horizon
Los de la Sierra
Luis Mizon
Masque désincrustant
Mon travail d'été
Musiques improvisées
Pouvoir sur le désordre
Plus loin
Silence
Silhouette noire
S-SMACK
Son corps de dos et son instrument
Son nom son pays
Soudain une apparition
Tirana
Trahison
Tribulation

 

 

 

 

la première image du mot - quand le mot a perdu son innocence - le mot à quoi il pense - un mot plastiquement harmonieux : animal  A                       ouvre la bouche N   étire la bouche   I   étire la bouche  M   ferme la bouche A ouvre la bouche   L étire la bouche - le va et vient de la force du mot - le mot coud les paupières - le mot invente l'instant magique -  un mot caché dans l'oreille les yeux un mot pour dire la nuit dans la forêt  la nuit dans la  ville à marcher dans la ville  sous un ciel froid 

 

 

 

 

celle qui approche l' animal celle qui approche l' oiseau sans l' effrayer celui qui fait silence celui qui écrit la lettre A pour s' abriter la lettre A pour se préserver de la haine la lettre A pour commencer -  celle qu fabrique des phrases avec des rues des maisons des hommes - celui qui écrit des phrases pour connaître l' aube - celui qui écrit des phrases pour entendre  une musique - et autour de lui la mort du héros la révolte des revenants le fou du miroir l' ange intrus le bal de la lumière - et de l' autre côté une vie de chien et - le vent sec le vent roc le vent le murmure du vent le versant du vent la couleur du grand vent - celle qui écrit une  histoire   une histoire véritable  - et autour le printemps du loup le printemps de l' arbre fier    

 

 

 

 

 

je donne tout pour une figure de parole - une figure de réalité dit la voix - on  attrape retient emprisonne un mot - ça commence comme ça - produire quelque chose d'humain - quelque chose qui parle du monde - un homme fait entrer le ciel dans la peau d'un danseur - ça commence comme ça - quelque chose de possible - dans la bouche dans la langue du palais - une fissure dans la langue dans la certitude de la langue -  dans la traversée tranquille d'un paysage connu - rendre audible ce qui est là - l'éloignement de la petite ville - le mouvement arrêté du bras de la main - le sourire invisible -  on se retourne on marche -  devant soi  une
grande ombre  

 

 

 

 

 

 

il saisit un mot à sa fin    - il entre dans le mot -  la phrase est déjà partie derrière la porte - il ouvre la fenêtre sur  le désordre radieux - il sait  - il  dénombre les sens du mot - la lumière épouse l’œil  - l’œil doit voir encore plus - il voit  - juste le son du vent - il écoute le son les yeux fermés -il entre dans le grand corps du son -  le vent souffle le nom des plantes  - de chaque plante -  il se perd dans tous les noms - il se souvient  de la cohorte des noms des plantes -  le vent a t-il la mémoire des noms ? un pétale à tête de chien,une fleur tentation de sens, une plante indolente  - il remplace un  visage par celui d'un oiseau  

 

 

 

 

 

on marche dans des rues sans extra humain  sans extra animal - melancholic  strasse - des immeubles  jaunes blancs beiges sans histoire - un mot puis silence - le haut d'un arbre tourne - le ciel est lui même - il ne s'allume pas - un chien vocifère à côté de son maître - on marche dans des rues à air froid - sans heure joyeuse - on  cherche melancholic strasse sur un plan - tout le reste danse ailleurs - Atlas Pléioné Alcyone Merope Électre  Célaéno  Taygète  Astéropode Maïa 

 

 

 

 

 

on a  des mots pour ne pas devenir fou -  la langue contre quoi  on la plaque quand l'air manque - un ciel a une autre couleur ailleurs, la couleur du ciel ici n´a pas la couleur du ciel de l´autre pays - je ne montre rien je démontre rien - au bout d´un moment j´oublie le ciel - l’œil traverse la frontière - le bleu jusqu'à la nuit  -  le blanc recouvre  le ciel le rouge recouvre  le ciel  le noir recouvre  le ciel   d'un ciel à l'immensité du ciel - le ciel est un - nous marchons dans un quartier aux belles maisons belles personnes beaux magasins - aucune voix  - nous marchons silencieux  - tenture rouge suspendue du matin - suspension de la parole - je cherche le mot paradis dans une autre langue - la réponse du vieux vendeur ponctue la fin du silence - il me montre des crayons de couleur des feutres blancs des carnets pour dessiner -  nous sortons - une seconde le réel l´irréel  quelque chose de plus fort - on marche dans le monde à l 'envers  - arrêt sur image souligne la voix  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

je voudrais pouvoir lire le livre de William  T. Vollmann " Afghanistan Picture Show oder Wie ich die Welt rettete" ou - son livre n'est pas traduit en français -chaque matin je lis quelques lignes de son livre - j'ouvre au hasard le livre -  je note quelques mots- je demande plus tard à E. le sens du mot la signification de la phrase - parfois je comprends une phrase simple :  " Vielen danken, ich bin so glucklich" - E. regarde régulièrement des vidéos sur la guerre en Ukraine - E lit beaucoup de livres sur la guerre - sur les guerres - il fait froid - chaque matin E. me demande  quel est mon programme?chercher un cours d'allemand, mais pas un Sommer Schule à 424 euros - acheter de l'aquarelle et un carnet -  terminer le projet d'atelier d'écriture - acheter du pain - terminer " Catarina et la beauté  de tuer des fascistes " - il pleut il grêle toute la journée - à cinq minutes la forêt nous attend